Pairi Daiza: découvrez les 5 endroits coup de cœur du responsable botanique!

juni 30th, 2016 · No Comments

Travailler en Chine, en Indonésie, en Australie, en Afrique et tout ça en moins d’une journée?!
Oui c’est possible!

Ce privilège est réservée à Mr Guy Vandersande, responsable botanique du parc Pairi Daiza! Nous l’avons rencontré au parc pour un rendez-vous exclusif! Découvrez avec nous ses 5 endroits coup de cœur du parc.

Après un entretien téléphonique très agréable, nous nous retrouvons un beau matin, à l’ouverture du parc, sur le banc dans la salle d’attente. Nous avons rendez-vous avec Mr. Guy Vandersande. En effet, vous reconnaissez son nom sans doute de l’émission RTBF “Jardins & Loisirs” ou encore du livre qu’il vient de publier “Guide de la couleur au jardin“. Nous allons découvrir le parc à travers des yeux de cette référence dans le monde des botanistes. Les quelques minutes d’attente ressemblent presque à celles d’entretien d’embauche mais dès que nous nous serrons la main c’est parti pour une matinée plus que passionnante!

Le Parc, pas un parc comme une autre

Par téléphone, nous avons demandé à Mr. Vandersande de choisir ses 5 endroits coup de cœur dans le parc. Ce fût presque mission impossible. Sans exagérer, le parc compte de multiples coins impressionnants les uns plus beaux que les autres. Il serait plus facile d’inverser la question et d’indiquer les coins à revoir. Il faut savoir que Pairi Daiza est un parc assez exceptionnel; ni parc zoologique, ni parc botanique mais un mélange des deux en constante évolution. Plus rien avoir avec l’ancien “Ou oh oh, Paradisio” comme tout le monde se rappelle bien la publicité très reconnaissable. D’ailleurs, c’est pour cette raison que le parc a changé son nom en Pairi Daiza (“Jardin Clos” en vieux Persan). Un parc zoologique portant autant d’importance au côté botanique, n’est pas seulement rare à trouver ailleurs, cela permet également de passer une bonne journée pour toute la famille, tout le monde y trouve son bonheur!

Evolution d’approche

Lorsque nous contournons l’étang devant l’aquarium, Mr Vandersande nous explique que non seulement le nom a changé depuis notre dernière visite (Le plus grand jardin Indonésien en Europe: le secret du Parc Paradisio!” dd 2010 ndlr). Maintenant ils ne plantent plus que des plantes qui résistent en pleine terre! Nous nous souvenons qu’en effet, qu’à l’époque une grande partie des plantes partait chaque fin de saison en hivernage dans la serre “Oasis” pour être replantée au printemps. Cette nouvelle approche limite un peu plus le choix de plantes bien entendu mais il y a beaucoup moins de pertes et les plantes s’adaptent beaucoup mieux avec une meilleure croissance en conséquence. Il nous précise qu’il est toujours préférable de planter des sujets plus jeunes car ils s’adaptent mieux. Nous nous arrêtons devant un Cycas revoluta à l’entrée du jardin Chinois “la cité des immortels“. Lui aussi, comme beaucoup d’autres plantes plus sensibles, est protégé sur place durant l’hiver. A vrai dire, nous sommes tout à fait d’accord avec cette nouvelle approche car même chez nous, nous protégeons de plus en plus sur place au lieu de rentrer tout à chaque hiver.

Choix de plantes

Pendant que nous pénétrons le jardin Chinois, Mr. Vandersande nous explique qu’il s’inspire beaucoup de ses multiples voyages botaniques pour le choix de plantes utilisées. L’Angleterre et le Japon sont fréquemment visités en groupe d’amateurs et cette passion se traduit par une connaissance et une expérience exceptionnelle. Il faut savoir que lui tout seul choisit toutes ces plantes utilisées avec une seule règle, recréer l’ambiance du pays concerné. Il n’est donc pas forcement nécessaire d’utiliser exclusivement des plantes originaires de la région recréé. Ceci serait même impossible tenu compte de la rusticité de certaines plantes. Ensuite il faut tenir compte du côté pratique aussi. Les plantes doivent non seulement résister aux nombreux visiteurs mais également aux animaux ! Certains sont en liberté comme les oies et les paon par exemple et ils sont assez destructeurs nous confit-il. Puis dans les enclos, les plantes ne peuvent pas être toxiques ni créer des possibilités d’évasion, ou être abîmées facilement. L’entretien est non-négligeable non plus, le parc est grand de 54 hectares plus les 12 hectares de terrain autour et tout ceci est entretenu par 12 jardiniers! Quelle prestation!

Les endroits coup de cœur !

Jardin Chinois – Endroit Coup de cœur 1

Tout en suivant les petits chemins, nous sommes arrivés au premier endroit. Un peu surpris de l’endroit, nous lui demandons pourquoi justement cette endroit est si spécial. L’endroit est au pied d’un énorme arbre portant une cabane perchée et se trouve relativement cachée dans le parc. C’est le calme de l’endroit. Cette “zénitude” qui nous envahit en effet à cet endroit quand on s’y arrête deux secondes. On est un peu éloigné des grandes attractions et on risquerait même de passer à côté. La plantation le long du mur, les haies de bambou et le mélange des petits Érables Japonais rouges et verts, soulignent parfaitement cette ambiance.

Photo droite: Érable japonais (Acer palmatum)

Photo gauche: Phyllostachys vivax ‘Aureocaulis’

Jardin Nouvelle-Zélandais – Endroit Coup de cœur 2

Fougère arborescente: Dicksonia antarctica

Nous continuons dans le jardin Chinois en passant devant une énorme temple Chinois, kitsch peut-être, mais plus qu’impressionnant! Même s’il s’agit du parc zoologique le plus fréquenté du pays, jamais nous avons l’impression de se trouver dans la foule. Peut-être le fait qu’il n’existe pas vraiment de parcours fixe fait beaucoup. Le parc est constitué d’un réseau de différents petits chemins. Chaque approche est donc différente et même pour nous qui avons visité le parc depuis de nombreuses années, nous découvrons encore à chaque fois d’autres facettes du parc. Mr. Vandersande nous confirme qu’il n’existe pas de parcours idéal pour découvrir le parc. Chaque chemin en vaut la peine. En passant devant les pandas, devenus icônes du parc, nous entrons dans le jardin Nouvelle-Zélandais. Cet endroit à fait beaucoup parler de lui sur les réseaux de plantes exotiques. Personne n’y croyait. Autant de fougères arborescentes en plein soleil. Quid l’hivernage? Certains parlait même de “catastrophe” d’avoir “détruit autant de flore protégée en plus” (sic). Mr. Vandersande nous explique que ces fougères sont en effet protégées en Nouvelle-Zélande et ne peuvent normalement pas être exportées mais qu’ici, il s’agit justement d’une opération de secours! Toutes ces fougères allaient être détruites pour la création d’une route! Le parc a donc essayé de les sauver et comment! L’endroit récrée parfaitement l’ambiance Nouvelle-Zélandaise. Même si notre visite était précoce dans la saison, on voit bien que les nouvelles feuilles s’apprêtent à sortir. Imaginez-vous en plus que chaque (!) fougère est protégée par une housse protectrice et un câble chauffant durant l’hiver tout en maintenant les fougères humides aussi. C’est un travail titanesque.

Photo centre: Chamaerops humilis

Gleditsia aurea

Jardin Indonésien (1) – Endroit Coup de cœur 3

Nous ressortons pour nous diriger vers la partie Africaine “la terre des origines“. Mr. Vandersande nous explique que l’Asie est relativement facile comparé à cette partie. L’Afrique n’a pas la même richesse botanique et encore moins quand on se dirige uniquement sur les plantes rustiques. Il a alors opté pour les plantes ayant un look plus agressif. Des Albizia julibrissin ‘Summer Chocolate’ sont également prévus mais nous avons suggéré d’utiliser la variété ‘Evi’s Pride’ à la place qui ressemble beaucoup mais qui est beaucoup plus résistante. Après être passé devant les rhinocéros et les éléphants, où le choix des arbres crée un spectacle de couleurs, nous arrivons en haut du jardin indonésien ‘Le royaume de Ganesha‘. Nous ne sommes pas du tout surpris de voir que cet endroit se retrouve dans le top 5. Ici on se croirait vraiment autre part. Les Tetrapanax le long du chemin et les vraies (!) rizières bi-couleurs et encore des bananiers, ça fait de l’effet. Mr. Vandersande nous explique comment ils ont trouvé une variété de riz dans le Sud de la France qui résiste mieux à notre climat. Chaque printemps, les jardiniers se mouillent les pieds et plantent toutes ces plantes à nouveau. Lorsque les plantes sont suffisamment grandes et bien enracinées, le niveau d’eau peut à nouveau être augmenté à ras bord. Nous pensons que quand ces jeunes Tetrapanax prennent un peu plus d’age, le chemin devrait être encore plus magique en passant en dessous de ces feuilles typiques.

Photo centre: Tetrapanax papyrifer ‘Steroidal Giant’ & Musa basjoo

Jardin Indonésien (2) – Endroit Coup de cœur 4

Tetrapanax papyrifer ‘Steroidal Giant’ & Chamaerops humilis

Pas beaucoup plus loin, nous arrivons déjà à l’endroit suivant. Avec le temple Indonésien sur le côté, des palmiers et des Tetrapanax tout le long du chemin et les cabanes typiques derrière les palmiers. L’endroit évoque forcement le sentiment d’être en vacances. Il est bien de voir comment les Chamaerops humilis ont pris la relève des Jubaeas plantés ici initialement mais perdus après leur premier hiver. D’ici quelques années, quand les couronnes de ces palmiers seront encore un plus garnies, rien ne laisserait croire qu’on se trouve toujours en Belgique.

Photo droite: Trachycarpus fortunei

Brahea armata

Allium giganteum

Jardin d’impressionnistes – Endroit Coup de cœur 5

Nous laissons le jardin Indonésien derrière nous et prenons le chemin direction “la terre du froid“. Cet endroit encore en pleine évolution est déjà devenu très intéressant avec le restaurant impressionant “Izba” et l’hangar avec l’hydravion et véhicules typiques. Evidemment, cette partie sera encore un nouveau challenge botanique car les steppes Mongoles ne sont pas réputées pour leur richesse si on peut dire. La matinée touche à sa fin lorsque on se dirige vers la tour phare du parc, la tour de l’ancienne abbaye de Cambron. C’est au pied de la tour que Mr. Vandersande nous montre le jardin d’impressionnistes, un endroit qui passerait presque inaperçu. Il nous explique que pour ce jardin, ils se sont basés sur des tableaux de Monet et Van Gogh. On y retrouve en effet les même couleurs utilisées dans les tableaux mais également les même plantes. On reconnait par exemple les Cyprès utilisés par Van Gogh. Les cadres posés dans ce jardin sont un clin d’œil orignal. C’est un jardin qui a demandé énormément d’étude mais le résultat y est! On s’y retrouve souvent seul, idéal pour profiter pleinement de cet oeuvre d’art botanique.

Photo centre: ‘Lilium Lollypop’
Photo droite: Podophyllum versipelle ‘Spotty Dotty’

Photo centre: Sambucus nigra

Phoenix canariensis

Sur notre route vers la sortie, nous passons à côté du grand Phoenix canariensis, planté en 2010. Apparemment il résiste très bien ici! En passant devant un dernier parterre, Mr. Vandersande ramasse vite une plante arrachée du chemin. Il s’agit sans doute du travail d’un paon nous dit-il !

Nous remercions Mr Eric Domb, propriétaire du Parc pour l’opportunité et Mr. Guy Vandersande pour cet agréable échange.

Infos pratiques:

Le Parc Pairi Daiza se trouve à Brugelette, entre Mons-Ath.

Parc Pairi Daiza: https://www.pairidaiza.eu/nl
Domaine de Cambron
B-7940 Brugelette (België)

© La Palmeraie

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